Café en capsule : ma femme m’a ri au nez 

Chère lectrice, cher lecteur, 

L’année dernière, à l’occasion des Jeux olympiques, mon père m’a chargé de louer le vieil appartement de ma grand-mère. J’ai accepté, car j’avais alors des besoins pécuniaires assez pressants.

Il y avait cependant quelques consignes à suivre, parmi lesquelles… laisser là-bas de quoi faire un café. 

Je pris donc conseil auprès de ma compagne et lui demandai s’il était mieux de laisser une cafetière à piston (appelée french press à l’étranger) ou une cafetière moka.

C’est alors que ma compagne m’a ri au nez ! 

Ce n’est pas drôle du tout 

Pour moi, il y a des choses sacrées dans la vie. Et je compte le café parmi elles. Quand les gens parlent de rituel du matin, ils croient que c’est une tournure de phrase. Pas pour moi. 

Un grand philosophe a écrit jadis que la lecture du journal avait remplacé la prière du matin – pour moi, c’est le café. 

Sans café, je ne décolle pas. L’ombre de ma pensée sinue entre les brumes impénétrables de ma cervelle encore abrutie par le sommeil. 

Sans café, je peux rester jusqu’au déjeuner dans un état amorphe, ectoplasmique – le blob, c’est moi. 

Aussi, s’il y a un produit qui mérite que j’y mette un peu de sous, c’est le café, et c’était déjà le cas lorsque j’étais étudiant. 

Jusqu’à ce jour où ma compagne a rigolé. « Mais enfin, Louis… me dit-elle. Tu vas louer à des Américains, non ? »

  • Ben oui, et alors ? Et pas qu’à eux, aussi à des Chinois, des Indiens, des Coréens… 
  • Eh bien, maintenant, pour tout le monde, le café, ce sont des capsules.

Elle vit l’horreur se peindre sur mon visage. Je me mis presque à bégayer. 

  • Quoi ?!
  • Tu as bien entendu. Mais je peux t’avoir une machine d’occasion à moitié prix. 
  • Merci, chérie. 

Je n’étais pas encore prêt à toucher de mes propres doigts cette machine infernale. 

L’aberration pure et simple 

Dans la vie, il y a des choses simples, et des produits de consommation courante qui le sont tout autant. 

Soit vous choisissez du café déjà moulu, soit vous le moulez vous-même, mais l’essentiel est de le respecter avec un mode de préparation adéquat. 

Je comprends que tout le monde n’ait pas envie d’aller chez le torréfacteur pour un produit que vous pouvez trouver pour presque rien. 

Après tout, si vous voulez du café instantané, le café lyophilisé, en France, est buvable – ce qui n’est pas le cas en Amérique du Nord par exemple, où il vous donnera des crampes d’estomac. 

Et vous pouvez aussi descendre à l’estaminet en bas de chez vous : vous y trouverez probablement un café qui ne sera pas trop mauvais (même si trop souvent les cafetiers rognent sur la qualité…)  

Mais non, partout, le café en capsule a triomphé. 

Le gadget a pu paraître amusant et un peu précieux au début, mais ça me pose quelques questions pour tout vous dire. 

Comment ce type de préparation a-t-il pu éclipser tous les autres ? 

Alors qu’il impose un produit cher, de qualité souvent médiocre, pas écologique, voire dangereux pour la santé sur le long terme ? 

Je n’arrive pas à me l’expliquer, même avec George Clooney et tout le matraquage publicitaire auquel Nestlé nous a soumis.

Ce n’est pas la faute de George Clooney

En fait, depuis quelques années, le café a été « rebrandé ». Il s’agit d’un terme de marketing pour dire qu’on a commencé à le vendre de façon plus agressive. 

En anglais, une marque commerciale se dit brand, qui s’apparente au français brandon, cette marque qui était initialement appliquée sur les bêtes en les brûlant au fer rouge. 

Mais vous connaissez peut-être l’adage : « café bouillu, café fichu ». C’est un peu ce qui s’est passé quand le café a été « rebrandé ».

Au début, les Californiens ont essayé d’interpréter l’élégance des cafés à l’Européenne, ceux de France, d’Italie et d’Autriche, mais avec une touche de post-modernité et d’hyper-efficacité. 

Ainsi sont apparus les Starbucks, qui avaient surtout l’avantage d’être les premiers établissements à proposer une connexion wifi stable et convenable pour travailler. 

Cela a attiré toute une jeunesse qui avait les moyens de vivre dans les centres des grandes villes, de travailler sur des ordinateurs légers et d’avoir des forfaits internet assez robustes. 

Dans la réalité, le café Starbucks est extrêmement cher et à la limite de l’imbuvable, si bien que ces enseignes ont presque toutes périclité, une fois qu’elles ont été moins à la mode. 

Leurs pâtisseries industrielles, déjà grossières au début, sont devenues presque immangeables. 

Tandis que leurs prix vous font systématiquement vous demander si vous achetez un muffin ou s’il s’agit d’un placement boursier à long terme !  

Quant à leurs gâteaux de carotte, les bien nommés, ils sont tellement sucrés que les archéologues pourront les retrouver intacts dans mille ans, entourés de fourmilières entières ravagées par le diabète.  

Hélas, parce qu’un malheur n’arrive jamais seul, le succès initial de Starbucks a mis Nespresso en piste…  

J’ai connu l’âge sombre (et vous aussi)

Rappelez-vous, c’était entre 2008 et 2012 : la crise économique au nom presque imprononçable – celle des subprimes.

La désindustrialisation appauvrissait la société, les jeunes ne trouvaient plus de travail, mais alors, en même temps, on a eu le développement des réseaux sociaux et des téléphones « intelligents ».  

Dans ces années où manger au bistro le midi devenait un luxe, est alors apparue la machine à café de Nestlé utilisant le système des dosettes, le Nespresso. 

On a donc transformé un produit de consommation courante en quelque chose de cher et de précieux. Faute d’avoir encore des sous pour sortir, on nous a promis le luxe à la maison.  

Ce fut l’avènement du café en dosette et des machines au style minimaliste, qui faisaient croire à une fiabilité digne des chaînes haute-fidélité et de la technologie la plus pointue !  

En réalité, il s’agissait surtout de jouer au barista en appuyant sur un seul bouton… Et l’or mat des capsules a beaucoup fait pour banaliser cette préciosité factice. 

Pourtant, les dosettes ne sont pas tout à fait saines. Elles contiennent des cancérogènes telles que : 

  • L’ochratoxine A, 
  • L’acrylamide, 
  • Les huiles minérales Moah et Mosh issues du pétrole, 
  • Des HAP  
  • Du furane, une substance elle aussi cancérogène en plus d’être toxique, mais qui n’a pas de limite réglementée par la loi.  

A priori, les dosettes ne dépassent pas les quantités autorisés par la loi, mais cela ne signifie pas que ce soit bon pour la santé, surtout qu’il n’est pas rare que les usagers en consomment 4 ou 5 dans la journée… 

La nature, vous en faites quoi ?

Maintenant qu’il est devenu normal que les cafés soient conditionnés pour une consommation à l’unité (sous forme de dosettes ou de capsules) peu de gens s’interrogent sur cet immense gaspillage

Il est vrai que les dosettes sont, en principe, un peu plus écologiques, moins chères que les capsules. Mais aucun de leurs fabricants ne prend la peine d’écrire d’où vient le café que vous y trouvez… 

Quant aux capsules, elles sont faites d’aluminium, lequel, en principe, n’est pas recyclable en l’état… 

Rappelons aussi que l’aluminium, qui se retrouve à un moment ou à un autre dans la boisson, est l’un des facteurs les plus importants de la maladie d’Alzheimer. 

On aurait bien voulu qu’un magazine sur la consommation teste spécifiquement ce facteur… 

Mais saviez-vous que la loi française ne fixe pas de seuil réglementaire sur la teneur en aluminium des aliments ? 

Retournons chez les torréfacteurs 

On a donc réussi, par un tour de force « marketing », à rendre le café le moins écologique possible, le plus opaque possible et le plus cher possible. 

Car Nespresso va jusqu’à vous proposer un café à 108 € le kilo ! Pour ce prix-là, on s’abstient de traduire le nom du produit en français – c’est « Peru Organic », alors que le café est sud-américain et Nestlé une entreprise suisse romande !… 

Est-il possible de se moquer encore plus du client et de la planète ? 

On pourrait difficilement conditionner le café de façon encore plus anti-écologique — mais pour Nestlé, rien n’est impossible ! 

Pourtant, depuis quelques années, la consommation de café a changé, surtout dans les grandes villes. Elle est devenue un peu plus « responsable ». 

Ainsi, quand je suis retourné à Paris, j’ai vu plusieurs nouvelles boutiques de torréfacteurs comme Terres de Café à côté d’autres acteurs « historiques » tels que Verlet. 

Starbucks a été dépassé par d’autres « salons de café » à la mode, mieux décorés pour correspondre aux attentes plus féminines de la clientèle. Le minimalisme japonisant l’a emporté sur l’esprit de la Silicon Valley, comme chez « Coffee ».

Les anciens cafés tiennent toujours et proposent encore des prix très corrects pour des cafés qui le sont également – la concurrence a poussé les tenanciers à s’aligner. 

Et comme maintenant, avec Internet, vous pouvez avoir accès partout à une cafetière moka en inox (surtout pas en aluminium…) et à du café de torréfacteur, il n’y a pas de raison de vous en priver ! 

En espérant que la mode de la capsule passera d’ici quelques années… 

Et vous, comment vous préférez votre café ? Dites-le-moi en commentaire ! 

Au plaisir de vous lire, 

Louis Volta 

Sources [1]  Elsa Casalegno & Domitille Vey, « Des cafés de qualité mais sans info », in Que Choisir, mars 2025



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