Chère lectrice, cher lecteur,
Depuis la pandémie, la consommation des antidépresseurs a augmenté en flèche.
En même temps, depuis 2020, le nombre de dépressions sévères a doublé en France.
Si bien qu’aujourd’hui, les troubles psychiatriques représentent le premier poste de dépense de l’assurance maladie (23 milliards par an) devant le cancer même.
Pourtant, la France a perdu sa place de leader de la consommation d’antidépresseurs dans le monde depuis 2013 au moins. Mais cela ne laisse pas d’être inquiétant, surtout pour les populations les plus à risque.
Et il s’agit naturellement des plus jeunes et des plus âgés.
Passé 65 ans, une femme sur 3 en prend
Tandis qu’on nous vante la baisse des chiffres de consommation d’alcool, personne ne parle des énormes chiffres de la vente d’antidépresseurs.
Est-ce tellement un progrès de médiquer des parties entières de la population, tant et si bien qu’il est impossible de revenir en arrière ?
Car il y a une part d’addiction évidente derrière les antidépresseurs, et leur usage sur le long terme a depuis été longtemps prouvé comme contreproductif, pouvant mener à des tentatives de suicide.
D’après l’observatoire des seniors, en novembre 2018, après 65 ans, c’est environ un homme sur 6 qui en prend, et 1 femme sur 3 !
Cette consommation n’est que rarement considérée comme alarmante : elle est perçue comme un mal nécessaire. Cependant, les effets secondaires sont loin d’être négligeables.
Impliqués dans les chutes et les fractures
Ainsi, une étude sur ces effets en France, parue il y a 20 ans, nommait déjà des problèmes de santé liés à la perte de sel dans le sang, mais aussi des troubles psychiatriques et nerveux, de la confusion, de l’agitation, et des problèmes cardiovasculaires.
Il y a aussi la question des chutes, que les antidépresseurs augmentent de 50% à 100%, ce qui signifie un doublement des risques. Certains acteurs y perçoivent un lien direct avec les 12000 fractures annuelles du col du fémur…
Déjà parce que les antidépresseurs favorisent une somnolence qui ralentit les réflexes. Mais aussi parce qu’en baissant la tension, ils favorisent aussi les vertiges. Sans compter qu’il est difficile de vous rattraper dans cet état-là.
Il faut aussi voir que le vieillissement du foie et des reins résulte dans une accumulation des molécules antidépressives, ce qui démultiplie leurs effets.
Voilà pourquoi il ne faut pas vous étonner si vous vous sentez « dans le brouillard » : de loin en loin, l’engourdissement physique et psychologique s’accumule au point de paraître irréversible…
De fait, certains antidépresseurs sont à éviter passé un certain âge (les tricycliques après 70 ans, l’Agomélatine après 75 ans), tandis qu’ils favorisent les chutes, en particulier, là aussi, les tricycliques et la mirtazapine.
La génération zombie arrive
Très touchés par les confinements, l’obligation du port du masque, la désocialisation suite à l’arrêt des cours, les jeunes se sont retrouvés en première ligne en termes de dépression depuis la pandémie.
La réponse des pouvoirs publics s’est là encore, en parfaite conformité avec leur politique favorable à l’industrie pharmaceutique, de faire consommer à la jeunesse un maximum d’antidépresseurs.
Ainsi, l’assurance maladie a beau jeu de s’alarmer de l’augmentation de 60% de la consommation d’antidépresseurs chez la jeunesse entre 2019 et 2023. Elle fait partie du problème.
Au point que l’on a pu parler de Génération zombie à la suite de l’auteure du livre éponyme (Fayard, 2021), la journaliste Ariane Denoyel.
Cette dernière, après recours auprès de la justice, a réussi à obtenir en août 2022 un fichier qui atteste de 45000 effets secondaires liés aux antidépresseurs en France, dont 1500 suicides.
Les témoignages de la jeunesse, eux, sont accablants et vont également dans ce sens : addiction et dépression encore renforcées, jusqu’à un point où cela n’est plus tenable.
Mais tant que l’industrie pharmaceutique va, tout va…
Peut-on imaginer une société plus heureuse ?
Les antidépresseurs posent plus que jamais question, surtout quand ils sont distribués comme des petits pains comme ils le sont aujourd’hui.
De plus, les médecins psychiatres sont de moins en moins nombreux (comme dans la plupart des spécialités) et ils sont de plus en plus rares à vouloir prendre la responsabilité de diagnostiquer des maladies irréversibles.
C’est ainsi que de nombreux bipolaires, par exemple, sont seulement diagnostiqués dépressifs et renvoyés chez eux avec une prescription très sommaire d’antidépresseurs. C’est la réponse à tout.
Le problème des psychotropes est qu’ils ne font que masquer un problème de fond : notre société, qui était encore heureuse il y a une cinquantaine d’années, n’a pas su moderniser sa conception du bonheur.
Elle est devenue passéiste et elle ne se pense pas d’avenir. Les personnes âgées ? il suffit de leur donner des antidépresseurs. Les jeunes ? idem. Entre les deux ? Pareil.
Quand la sédation est devenue une industrie et de plus, encouragée par l’État.
Je serais ravi d’avoir vos impressions sur ce sujet, ainsi que vos témoignages.
Au plaisir de vous lire,
Louis Volta