Chère lectrice, cher lecteur,
Il est loin le temps où les parents devaient se creuser la tête pour acheter du matériel informatique à leurs enfants. Maintenant, c’est un calvaire pour tout le monde !
Pourquoi acheter un ordinateur ?
Utiliser un ordinateur, cela implique de devoir écrire des courriels compliqués hors du travail (plus d’une page), quelques fois d’utiliser des logiciels de graphisme facilités comme Canva, des logiciels de montage son, d’image ou les deux.
Et puis il y a aussi l’accès aux jeux aux graphismes les plus pointus du marché… En somme, l’ordinateur est un outil cher, très cher. En fait, c’est plus qu’un outil, c’est un mode de vie.
Il est assez fièrement revendiqué par les jeunes adultes qui ambitionnent un jour d’appartenir à la classe supérieure — la connaissance de l’informatique permet d’y conduire — ainsi que par les adultes qui en font partie.
Il s’agit donc là d’un signe intérieur de richesse qui a la vertu de coûter bien moins cher et de subir bien moins de dégâts qu’une voiture sportive, dont l’entrée de gamme est autour de 20 000€ (BMW, Alfa Roméo, Mazda…)
Cela prend en général moins de place et suscite plus le respect de la marmaille qu’un meuble design qui vous coûterait aussi cher sinon plus. S’il ne contribue pas à votre art de vivre, il pourra vous donner plus de plaisir.
Cependant, la durée de vie de cet ordinateur est à peu près celle d’une voiture sportive, à savoir une fiabilité parfaite sur 3 ans, un usage correct jusqu’à 7 ans, et des problèmes croissants jusqu’à 10 ans. Au-delà, la valeur de votre précieuse « bécane » est quasi-nulle…
Apple ou PC ?
La question ne se pose que pour ceux qui n’ont pas les deux, après tout… Car les fous d’informatique ont les deux, et en changent respectivement tous les trois ans, ce qui leur permet de faire durer leurs modèles pendant 6 années environ. C’est une bonne moyenne.
Mais pour les profanes, l’Apple et le PC ont deux fonctions a priori différentes, même s’ils ont les mêmes fonctionnalités.
L’Apple se décline en deux modèles : MacBook Air ou MacBook Pro. Dans les deux cas, la grande force d’Apple est la connectivité, qui reste presque toujours sujette à caution dès que vous vous éloignez des grandes marques.
Si vous avez besoin de prendre une photo, de l’envoyer sur votre ordinateur pour ensuite l’imprimer, privilégiez la connexion entre iPhone et iMac (les ordinateurs Apple). Ainsi, tout ce que vous utilisez sur l’un peut se retrouver sur l’autre grâce au système AirDrop.
Le MacBook Air, désormais assez puissant, est le plus utile : il est rapide sur la navigation Internet, facile d’usage, il peut faire le travail de design le plus simple (idéal si vous avez un blog, une chaîne YouTube ou si vous voulez simplement faire le tri de vos photos de vacances et créer un album facilement).
L’avantage considérable de cet appareil est sa légèreté et la durabilité de sa batterie. Avec le MacBook Air, vous avez un outil de travail à disposition en permanence. Ce qui est idéal si vous faites du télétravail, par exemple.
Pour des usages plus poussés
Le MacBook Pro est vraiment destiné aux professionnels du design ou de l’audiovisuel qui ont besoin de se déplacer. Ses prix, encore plus élevés que ceux du MacBook Air, sont rédhibitoires — on fleurte rapidement avec les 3 000€.
Et bien que vous puissiez en principe jouer avec les jeux les plus puissants du marché, peu de jeux à part les classiques et leur suite (comme Civilization par exemple) ont été adaptés au support Apple.
Il ne s’agit donc pas d’un ordinateur tout en un, contrairement à ce que son placement marketing tenterait de faire croire.
Apple a été régulièrement critiqué pour la dureté des conditions de travail des ouvriers — il y a eu il y a quelques années des suicides chez Foxconn, son fabricant chinois. Puisqu’il est distribué en Chine, cela indique qu’Apple collabore facilement avec les autorités en termes de sécurité.
Ce qui ne laisse pas d’être inquiétant, avec le développement des règlements européens, ou même avec le muselage de la liberté d’expression un peu partout en Europe. Rappelons qu’on peut déjà vous envoyer en prison pour un mauvais tweet au Royaume-Uni…
Cependant, force est de reconnaître qu’Apple reste un modèle de fiabilité en termes de sécurité informatique basique (pas de virus ou presque, peu de piratage possible).
Cela se voit aussi au niveau des téléphones : prendre un Samsung peut vous donner une plus grande sécurité, mais il faut être assez expert pour savoir orienter l’appareil en ce sens.
Quant à Xiaomi, plébiscité pour son appareil photo Leica, cela reste une marque chinoise : n’escomptez pas la moindre privauté réelle, c’est un concept inexistant, tant pour le parti communiste chinois que pour ses industries…
Or c’est un problème qui un jour pourrait se payer très cher. Surtout avec l’Union européenne, qui pousse autant que possible à la surveillance permanente de votre téléphone, avec le règlement Chat Control.
Pourquoi encore acheter un PC ?
L’avantage du PC compatible, qui « tourne » avec le système d’exploitation Windows en général, est qu’il vous permet d’accéder à la plupart des logiciels existants, autant au niveau des jeux qu’au niveau professionnel.
L’autre avantage est son prix. Apple est devenu excessivement cher — comptez 2000€ au moins pour un appareil avec un fonctionnement optimal de 3 ans.
Si cela peut vous consoler, dites-vous qu’en le gardant 40 ans, il pourra doubler de valeur en devenant une antiquité informatique ! C’est déjà le cas pour les McIntosh de première génération…
En attendant, le PC reste a priori bien moins cher et tout aussi performant. De plus, avec les systèmes de courriel, de transferts de données et de disques durs externes (désormais rendus beaucoup plus solides avec la technologie SSD), vous pouvez arriver à une efficacité connectique correcte si vous êtes un peu débrouillard.
Enfin… à un petit différentiel près.
Il y a PC et PC
Un bon PC portable vous coûtera au bas mot 1500€ contre 2500€ pour un MacBook Air. Un PC sous forme de tour vous coûtera a priori un peu moins cher, mais il faut dans ce cas-là compter sur le prix d’un moniteur de qualité, plutôt onéreux (250€ pour du moyen-de-gamme).
De plus, si c’est la passion du jeu qui vous anime, certaines tours peuvent elles aussi monter très cher niveau prix. Il faut veiller à avoir une bonne mémoire vive (au moins 8Go aujourd’hui, donc comptez-en 12 ou 16 pour arriver à des performances agréables encore en 2030).
Une bonne carte graphique est elle aussi indispensable, et les constructeurs de PC (comme l’autrichien Hi-Tech ou en France LCD et LDLC) ont tendance à vous proposer des cartes moyen de gamme pour une architecture de PC efficace.
Ce qui a tendance à permettre une certaine durabilité pour ne pas trop user la carte-mère, qui est en quelque sorte le squelette de la machine.
En effet, certains ordinateurs aux performances élevées (même parmi les Macs) sont fragiles et sujets aux bugs à répétition. Cela peut encore plus être le cas si vous êtes exigeant sur la sécurité.
Désactiver la plupart des éléments espions et systèmes de sécurité douteux comme la reconnaissance digitale s’est souvent soldé, selon mon humble expérience, par une moindre fiabilité générale.
Si l’architecture de votre PC est solide, vous pourrez rajouter une carte graphique de qualité, qui n’est vraiment valable que pour les jeux les plus performants (de course ou d’action). Ce qui signifie une dépense allant de 300 à 600€ — à moins d’être un passionné, cela se justifie assez peu.
C’est pourtant loin d’être ce qu’il y a de plus cher sur le marché. Les cartes graphiques haut de gamme commencent au-delà de ce seuil et peuvent atteindre plus de 1000€. Hi-Tech propose à ce titre des PC pour programmeurs et sportifs du jeu vidéo allant jusqu’à 10 000€…
La tablette, c’est pour qui ?
La question de la tablette se pose particulièrement pour deux types de personnes.
D’un côté, vous allez avoir ceux qui apprécient modérément l’appareil informatique en lui-même. Cela ne les amuse pas d’aller dans le panneau de configuration, de modifier les réglages…
En somme, ils veulent un appareil fiable, rapide, facile à prendre en main et avec lequel ils peuvent avoir un accès à Internet.
Généralement les utilisateurs de tablette n’ont pas grand besoin d’écrire des mails et ils ne cherchent pas à tout prix à écrire le manuscrit de leur roman qu’ils espèrent voir devenir le Goncourt 2027.
L’essentiel pour eux est d’avoir un accès basique à l’informatique avec un confort supérieur au téléphone portable. Il s’agit pour l’essentiel de personnes de plus de 50 ans ou de moins de 25 ans.
Il y a aussi une autre catégorie de personnes : ce sont les professionnels qui doivent faire des présentations ou montrer des images — par exemple les dentistes, les prothésistes dentaires… ou les stylistes.
Tout l’intérêt de la tablette tient donc en deux qualités : un graphisme et une praticité élevées, avec un potentiel professionnel restreint à la seule illustration d’un résultat final. C’est l’informatique profane par excellence.
Dans ce cas-là, il n’y a pas trop à tergiverser : le mieux sera l’iPad d’Apple, qui est un modèle de fiabilité et de connectivité.
Vous pourrez trouver des objets moins chers mais plus spécifiques comme les tablettes graphiques autonomes (ou prétendument telles), les blocs-notes autonomes ou les liseuses.
Cependant, pour des appareils aussi spécifiques, les prix sont assez élevés : 200€ pour une bonne liseuse, 300€ pour un bloc-notes graphique, près de 600€ pour les tablettes.
Tout ça avec une connectivité très limitée, et parfois, pour les tablettes graphiques, la nécessité d’installer des logiciels très coûteux, seulement disponibles par abonnement et pas nécessairement simples à installer — Photoshop en est l’archétype.
Comptez en plus plusieurs dizaines d’heures pour apprendre seulement à l’utiliser, et plus d’une centaine d’heures pour acquérir un niveau à peu près professionnel…
Finalement, quel compromis ?
Aujourd’hui, la plupart des adolescents se contentent de téléphones portables. Vu le soin qu’ils y mettent, inutile d’opter pour un Apple. Je recommande toutefois d’éviter à tout prix d’acheter des marques liées au régime chinois, ne serait-ce que par souci éthique et pour le traitement des données.
Si vous vous cotisez pour acheter un appareil pour papy ou mamie, privilégiez la tablette, iPad si possible.
Pour un ado ou un jeune adulte, il n’est pas mauvais qu’il se familiarise avec le PC et la nécessité de se procurer un antivirus, voire de souscrire à un abonnement VPN pour sécuriser ses connexions.
C’est aussi un appareil qui peut servir aux études comme aux loisirs. Il ouvre à un usage exigeant et actif du numérique, qui paraît indispensable pour insuffler un peu d’ambition à votre progéniture.
Pour un adulte actif, le mieux reste avant tout un Mac, mais puisqu’il n’est pas modifiable, contrairement à une tour PC, il est important de choisir un appareil capable de hautes performances plusieurs années durant. Donc en-dessous de 2000€, cela ne vaut pas vraiment la peine.
Certes, cela représente beaucoup d’argent, et cela convient mieux à un beau cadeau qui implique une cotisation — pour fêter les grandes dates (25, 30, 40 ans…).
Hélas, rien n’est plus frustrant que de se voir offrir une belle machine à bas prix : la moitié des fonctionnalités marche mal, elle ne permet d’installer aucun jeu récent, et elle sera obsolète dans les 3 ans.
C’est un peu comme si vous achetiez une mobylette avec la carrosserie d’une Jaguar : à part la regarder, elle ne vous servira à rien.
Au plaisir de lire votre avis,
Louis Volta