Chère lectrice, cher lecteur,

Vous le voyez à chaque facture : il coûte de plus en plus cher de vous chauffer. Et le froid n’est pas bon pour la santé…

Mais ça pourrait devenir encore pire, comme cela se passe en ce moment au Royaume-Uni. Les factures d’électricité y sont devenues si délirantes que les gens ne chauffent plus chez eux, quitte à mourir de froid.

En 2022, 3400 points de chauffage avaient été établis dans les lieux publics où les gens du commun viennent se réchauffer, n’ayant plus les moyens de le faire chez eux[1].

Les factures avaient augmenté de 80 %, et 8,4 millions de foyers n’étaient plus capables de se chauffer[2]. Désormais, se chauffer à la bibliothèque, à l’église, aux urgences ou à l’Armée du salut est devenue monnaie courante.

Lors de l’hiver 2023-2024, la surmortalité de 4706 personnes (contre 3186 l’année précédente) était due à celles qui avaient succombé à cause du froid, notamment dans leur propre maison[3].

Et il ne fait pas beaucoup plus froid là-bas qu’en Suisse, et à peine plus qu’en France ou en Belgique.

A ce moment-là, le gouvernement avait distribué des chèques énergie de 400 livres (ce qui ne représente pas grand-chose vu le coût local de l’électricité), mais pour des raisons logistiques, cela n’avait pas été si efficace.

Cet hiver, la situation est encore bien pire pour nos cousins britanniques, qui ont connu des températures descendant jusqu’à -14°C. Et de fait le Royaume-Uni s’attend à atteindre la barre des 5000 morts dus au froid[4].

Les Britanniques ne sont pas près de sortir de cette situation catastrophique et dangereusement sous-estimée.

Comme l’écrivait un célèbre poète anglais, « personne n’est une île », isolé du reste du monde. Et demain, ce sera à vous d’avoir froid l’hiver.

La folie anglaise, bientôt dans vos foyers

Il a toujours fait froid dans les îles britanniques, comme sur le reste du continent européen. Et contre le froid il n’existe qu’un seul remède depuis la préhistoire : chauffer.

Cependant, les Britanniques ont une tendance pour les excès idéologiques. Le Royaume-Uni, ce sont des îles, et l’on échappe moins aisément au pouvoir sur une île que dans un grand pays comme la France, entouré par six voisins.

Raison pour laquelle on trouve chez eux parmi les critiques les plus féroces du despotisme : John Locke, David Hume ou George Orwell.

Dans la même veine, citons Terry Gilliam avec son film Brazil (1985), dans lequel le Royaume-Uni devient, dans un avenir qui ressemble beaucoup trop au nôtre, une dictature assassine, pauvre et sale.

Son territoire est si ravagé que des barrières empêchent de le regarder depuis les autoroutes, et l’on y mange des boules de « saveur » en lieu et place d’une nourriture digne de ce nom…

Depuis quelques temps, nos cousins britanniques ont tendance à se rapprocher de ce modèle, puisqu’ils sont dirigés par une forme fanatique du mondialisme que l’on appelle le climatisme.

Comme la plupart des gouvernements européens, ils sont persuadés que leur nation désindustrialisée, qui ne produit qu’une part misérable du carbone sur la Terre, est responsable du réchauffement de la planète.

Mais chez les Britanniques, il s’agit réellement de fanatisme, au point que la civilisation est là-bas aux limites de l’effondrement, et que les gens quittent en masse le pays.

Un demi-million de personnes ont ainsi quitté le pays entre juin 2023 et juin 2024, et la courbe n’est pas prête de s’inverser[5].

Le Royaume-Uni, c’est Brazil

Quand les gens meurent de froid dans leur maison, les journaux disent que c’est le réchauffement climatique qui produit cela « par l’effet El Niño » et qu’il faut augmenter l’isolation des foyers[6]. 

Comment le réchauffement climatique peut-il en même temps engendrer le refroidissement climatique ? Les deux phénomènes ne s’équilibrent-ils pas ?

De même, l’isolation des maisons n’a jamais donné chaud. Il faut chauffer pour cela.

Mais le Royaume-Uni est aussi le pays du Just Stop Oil, ce mouvement écologiste délirant qui veut mettre fin du jour au lendemain à la consommation de pétrole, et qui bloque la circulation pour cela, donc l’économie du pays.

Leurs autres actions pour alerter sur le climat consistent à souiller des tableaux inestimables dans les musées, comme ils l’ont fait pour Les Tournesols de Van Gogh qui auraient pu ne pas s’en remettre[7], illustrant de la sorte leur haine de la civilisation et leur souhait d’un retour à l’âge de pierre.

Le gouvernement anglais travailliste a des ambitions plus effroyables encore.

Il compte mener, par des incitations financières, à la réduction de 10 % de la culture des terres en faveur de la mise en place de panneaux solaires, afin d’atteindre le « net zéro », c’est-à-dire la nullité de la production carbonique individuelle d’ici 2050.

Très bientôt, au Royaume-Uni, il ne sera pas seulement hors de prix de se chauffer en hiver : manger le sera également[8].

Et l’on se dit que la meilleure façon d’atteindre cette nullité de la production carbonique par habitant, c’est qu’il ne reste plus aucun habitant… ça, c’est vraiment, purement et définitivement écologique !

Vos dirigeants commencent eux aussi à être atteints

La France, contrairement au Royaume-Uni, produit beaucoup d’électricité, mais les Français, s’ils ne meurent pas encore de froid chez eux, ont de plus en plus de mal à payer leurs factures d’électricité.

Il est vraisemblablement compliqué de calculer combien le mégawatt-heure coûte à produire pour EDF, les estimations oscillant entre 57 et 75 €.

En revanche, ce qui n’oscille pas, c’est le prix auquel EDF, propriété des Français, est obligé de le vendre sur le marché européen, soit 60 €, donc vraisemblablement à perte.

Les Français doivent ensuite racheter leur propre électricité 239 € le mégawatt/heure, soit 4 fois le prix ![9]

Pourquoi vous faites-vous voler, purement et simplement ?

Parce que le marché européen de l’électricité, encadré par un « dispositif » appelé l’ARENH, laisse la place à des intermédiaires dont la multiplicité devrait faire baisser le prix de la denrée.

Mais c’est la multiplicité des producteurs qui fait baisser les prix pour les consommateurs, pas un cartel de revendeurs d’un bien que les contribuables produisent eux-mêmes à travers l’État !

L’ARENH doit s’arrêter cette année, en 2025. Mais quoi pour le remplacer ? Le prix de l’électricité va-t-il baisser l’hiver prochain ? Rien n’est moins sûr…

Vous payez plus, vous chauffez moins !

L’augmentation du prix de l’électricité est perçue comme un bien par les acteurs de l’énergie dans la mesure où elle réduit la consommation. Tant que cette idéologie est en place, il n’y a aucune raison que le prix baisse[10].

De l’autre côté, les besoins en énergie, une fois écartée la consommation des ménages, ne cessent d’augmenter, à l’image des centres de données grâce auquel tient tout l’internet.

Ils représentent aujourd’hui entre 1 et 2 % de la consommation énergétique mondiale, mais d’ici 2030, leurs besoins vont au moins doubler à cause de l’intelligence artificielle[11].

Certaines estimations laissent à penser que le secteur est encore beaucoup plus gourmand[12]. Il pourrait représenter 13 % de la consommation énergétique en 2030. De quoi faire grimper encore les prix de l’électricité.

Certes, il est compliqué de faire baisser ses factures d’électricité dans un appartement. Installer une isolation suffisante est onéreux et fait baisser le volume des pièces. Changer les vitrages est néanmoins de mise.

Si vous habitez dans une maison, de tels travaux peuvent s’avérer bien plus judicieux. D’autant que vous pouvez vous-mêmes faire les installations. Il existe aussi des panneaux photovoltaïques de qualité (avec des subventions afférentes) qui permettent d’arriver à une relative autonomie. Le chauffage au bois ou aux granules peut aussi faire beaucoup baisser la facture. L’essentiel est de n’avoir pas froid.

En espérant que vous ne subissiez pas le sort des Britanniques, à devoir vous chauffer à la bibliothèque pour pouvoir continuer à utiliser votre smartphone…

Portez-vous bien, vous le méritez

Louis Volta

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[1] https://www.euronews.com/2022/12/15/inside-the-uks-warm-banks-where-people-go-to-escape-the-cold – Joshua Askew, « Inside the UK’s warm banks where people go to escape the cold », in. Euronews, 15 décembre 2022

[2] https://www.nea.org.uk/news/8-4-million-uk-households-will-be-in-fuel-poverty-from-april-says-national-energy-action/#:~:text=From%20April%2C%208.4%20million%20UK,to%20help%20the%20most%20vulnerable. – Anna Cook, « 8.4 million UK households will be in fuel poverty from Aprisl, says National Energy Action », in. National Energy Action, 1er décembre 2022

[3] https://www.theguardian.com/money/2023/sep/06/excess-winter-deaths-caused-by-cold-homes-in-great-britain-up-by-about-a-third – Jillian Ambrose, « Excess winter deaths causedf by cold homes in Great Britain up by about a half », in. The Guardian, 6 septembre 2023

[4] https://www.euronews.com/2024/01/19/uk-records-4950-excess-winter-deaths-amid-cost-of-living-crisis – Saskia O’Donoghue, « UK records 4,950 excess winter deaths amid cost of living crisis », in. Euro News, 19 janvier 2024

[5]https://www.ons.gov.uk/peoplepopulationandcommunity/populationandmigration/internationalmigration/bulletins/longterminternationalmigrationprovisional/yearendingjune2024#:~:text=Long%2Dterm%20emigration,-Our%20provisional%20estimate&text=Of%20the%20479%2C000%20people%20who,%25%20(79%2C000)%20were%20British%20nationals – « Long-term international migration, provisional : year ending June 2024 », site de l’Office for National Statistics, 28 novembre 2024

[6] https://www.euronews.com/2024/01/19/uk-records-4950-excess-winter-deaths-amid-cost-of-living-crisis – Saskia O’Donoghue, « UK records 4,950 excess winter deaths amid cost of living crisis », in. Euro News, 19 janvier 2024

[7] https://reporterre.net/Jets-de-soupe-sur-un-Van-Gogh-de-la-prison-ferme-au-Royaume-Uni – « Jets de soupe sur un Van Gogh : de la prison ferme au Royaume-Uni », in. Reporterre, 30 septembre 2024

[8] https://www.telegraph.co.uk/politics/2025/01/31/tenth-of-farmland-to-be-axed-for-net-zero-steve-reed/?ICID=continue_without_subscribing_reg_first – Emma Gatten, « Tenth of farmland to be axed for net zero », in. The Telegraph, 31 janvier 2025

[9] https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A18001#:~:text=La%20Commission%20de%20régulation%20de%20l’énergie%20(CRE)%20établit,le%201er%20février%202024. – « Electricité : une baisse de 15% au 1^er février sur les tarifs réglementés », site Service Public, 30 janvier 2025

[10] https://www.sudouest.fr/economie/energie/la-consommation-d-electricite-a-augmente-en-2024-une-premiere-depuis-2021-23168840.php – « La consommation d’électricité a augmenté en 2024, une première depuis 2021 », in. Sud-Ouest, 7 février 2025

[11] https://itdaily.fr/nouvelles/centre-de-donnees/a-2030-la-consommation-denergie-des-centres-de-donnees-doublera/ – Joachim Cruysberghs, « D’ici 2030, la consommation d’énergie des centres de données doublera grâce à l’IA », in. IT Daily, 10 février 2025

[12] https://bigmedia.bpifrance.fr/nos-dossiers/pollution-des-data-centers-comment-reduire-leur-empreinte-carbone#:~:text=D’après%20des%20estimations%20récentes,13%25%20d’ici%202030. – « Pollution des data centers : comment réduire leur empreinte carbone ? », in. Big Media, 25 janvier 2024