Chère lectrice, cher lecteur,
Pas de réveillon sans saumon ? Vous êtes sûr ?
Parce qu’on en mange désormais toute l’année du saumon, particulièrement dans les sushis et les poké bowls, ces étranges plats qui ne remplissent pas l’estomac, mais qui sont surtout jolis à regarder pour leurs couleurs…
Comme le saumon est un poisson gras, il est plein d’oméga-3, et donc essentiel pour vos capacités de réflexion, pour l’entretien de votre cerveau et pour garder la ligne.
Ce qui justifie qu’il se soit beaucoup imposé dans le régime alimentaire occidental ces dernières années.
Mais reconnaissons-le : le saumon cru n’est pas toujours d’un raffinement très conséquent, et il se marie surtout bien avec les sauces soja, l’huile de sésame et la poudre de piment. Bref… à la japonaise !
Sinon, force est de constater qu’il est devenu de plus en plus ordinaire, et que son goût n’a plus grand intérêt.
Un mauvais saumon, c’est comme du mauvais foie gras : du gâchis ! Alors, comment vous en sortir ?
Le (bon) saumon reste un luxe
Les poissons gras représentent un apport toujours conséquent en mercure, à cause de l’accumulation du métal lourd dans leurs chairs.
En effet, l’océan est plein de ces métaux lourds, et les petits êtres vivants l’absorbent. Mais comme le saumon et les autres poissons gras sont au sommet de la chaîne alimentaire, ils accumulent tous les métaux lourds des autres animaux…
C’est donc bien tout le problème que posent les poissons gras : ils regorgent de qualités nutritives extraordinaires, mais ils posent autant de problèmes pour la consommation.
La truite fumée est depuis une dizaine d’années un substitut de choix au saumon, mais là aussi, vous retrouverez les mêmes qualités et les mêmes défauts, avec un goût un peu moins subtil (dans le moyen-de-gamme), et aussi un prix un peu moins élevé.
Cependant, le prix au kilo reste très supérieur à celui d’une bonne viande, ce qui pose question : le compromis qualité/prix nous donnera-t-il satisfaction, gustativement parlant ?
Si ce n’est que pour le goût, de la même façon que l’on mange du fromage, pourquoi ne pas opter pour la qualité optimale ?
Une question de fraîcheur (aussi)
Les poissons gras fumés doivent être mangés le plus vite possible, sans attendre la date limite de consommation, c’est inévitable.
En plus, ils ont déjà été congelés : un tiers de la consommation de ces poissons se fait durant les fêtes de fin d’année, les marques doivent donc stocker pour fournir durant les fêtes.
De fait, il n’est pas possible de les recongeler, et donc de les conserver… Dans ce cas, acheter le saumon fumé le plus frais possible peut être compliqué en plus d’être très onéreux.
Le compromis est donc recommandé, d’autant qu’il y a des marques de qualité, comme Mowi ou Carrefour extra, qui ont fait leurs preuves d’année en année.
Mais cela pose plus que jamais la question de savoir comment nous consommons le saumon.
Saumon, foie-gras, champagne — c’est obligatoire ?
Les fêtes sont un moment où nous voulons déguster des produits que nous ne mangeons pas d’habitude, et qui sont considérés comme très raffinés. Hélas, nous devons faire avec l’inflation, qui est faramineuse.
Cela implique forcément deux attitudes possibles : soit l’abondance et une moindre qualité, soit la rareté et une plus grande qualité.
Généralement, pour passer un bon moment dans une certaine convivialité, il faut qu’il y ait assez de quantité pour tout le monde, et notamment pour ceux qui aiment plus ces mets que les autres.
Cela représente donc autant de compromis sur la qualité. Néanmoins, vu la baisse de qualité que l’on voit, notamment sur ces produits-là, où le bas-de-gamme frise quelquefois avec l’immangeable, cela devient quelquefois contre-productif.
Et l’on en vient à se dire que l’on ferait mieux de partager la note de façon familiale, ou d’abandonner un des sacro-saints mets de Noël pour n’en garder qu’un seul qui soit vraiment de qualité…
Où est passé le chapon farci de mamie ?
Je me souviens des Noël où il n’y avait que du chapon farci avec une petite entrée très simple mais goûtue, et cela valait bien mieux qu’un mauvais saumon ou qu’un mauvais foie gras.
Nous étions heureux à table, tous réunis, et cela nous suffisait amplement.
Il y a aussi l’option à considérer si vous passez les fêtes en couple par exemple, vous pouvez aussi consommer de toutes petites tranches de saumon sauvage, comme vous mangeriez du caviar ou un fromage exceptionnel.
Il s’agit certes plus de dégustation qu’autre chose, mais à ce titre-là, vous n’avez pas de risque de contamination au mercure.
Il y a toutes sortes de petits magasins qui vendent ce type de produits dans les grandes villes, comme Kaviari qui est même devenu une chaîne. Et ils peuvent même vous envoyer des colis tout frais.
Certes, c’est la fin de l’abondance pour tous, mais croyez-moi, ce n’est pas le saumon sauvage qui fait le plaisir des fêtes, mais le plaisir d’être réunis et de former une famille.
N’hésitez pas à me donner vos meilleurs « plans » de Noël !
Louis Volta