Chère lectrice, cher lecteur,
Vous n’avez pas pu passer à côté. Désormais, chaque fois que vous vous rendez sur un site pour faire le moindre achat un peu conséquent, on vous propose un paiement en 3 ou 4 fois SANS FRAIS.
A priori quel mal y a-t-il à prendre des crédits sans frais ? Ça arrange tout le monde !
Ça ressemblait presque à une bénédiction : tout devenait accessible, et sans payer des mille et des cents en plus de votre achat proprement dit.
Et surtout, ça paraît idéal si vous avez besoin de faire un achat rapide et que vous attendez une rentrée d’argent conséquente dans les jours à venir…
Mais ce crédit « fractionné » est si vicieux que le gouvernement a émis une ordonnance spécifique pour l’encadrer juridiquement.
Elle prendra effet d’ici un peu plus d’un an, le 20 novembre 2026, et, une fois n’est pas coutume, il faut saluer l’initiative gouvernementale…
La pente glissante vers le surendettement
Le surendettement, c’est quand vous avez tellement de crédits sur le dos qu’il n’est plus possible de remonter la pente.
Vos crédits ne peuvent plus être remboursés que par d’autres crédits qui vous endettent toujours plus.
Et les crédits fractionnés conduisent plus que jamais vers cette situation.
En effet, les crédits à la consommation, inventés après-guerre pour permettre aux ménages de pouvoir s’équiper, consistent originellement dans des emprunts courts, pour des sommes réduites, à taux élevés.
Cependant, ces taux ne sont pas usuraires.
Ce qui veut dire qu’ils sont encadrés par la loi de façon à éviter qu’ils atteignent des sommes irremboursables. Celles-ci représenteraient en quelque sorte un « asservissement par la dette ».
Les plafonds fixés à partir desquels les taux deviennent usuraires, donc hors-la-loi, varient cependant beaucoup selon les crédits que vous contractez.
Ainsi, au 1er juillet de cette année, pour une somme inférieure à 3000 €, votre créditeur peut exiger jusqu’à 23,39 % d’intérêts mensuels. Pour les découverts, la banque peut exiger 19,03 %.
Pour les crédits immobiliers, les plus élevés sont les crédits relais, autour de 6 %.
Toutefois, ces crédits se contractant sur des périodes très longues, ils impliquent de fait des sommes déjà considérables, qu’il serait déraisonnable d’alourdir encore.
Les crédits à la consommation restaient donc les plus élevés, mais strictement encadrés par les plafonds que sont les taux usuraires.
Mais il n’en était pas encore de même pour les mini-crédits ou « crédits fractionnés »…
Des dettes qui ne sont pas « mini », surtout quand elles s’accumulent…
Quand nous voyons que nous pouvons obtenir n’importe quel objet ou service avec le peu qu’il peut nous rester sur notre compte, la tentation est très forte.
Si vous en avez déjà fait l’expérience, n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires !
Ce qui rend si nécessaire l’ordonnance qui arrive l’année prochaine, c’est que ces mini-crédits n’étaient pas bien encadrés par la loi.
N’importe qui pouvait en contracter sans regarder à sa solvabilité, ce qui était déjà illégal.
Mais surtout, manquez une seule mensualité et vous vous retrouvez avec des taux plus qu’usuraires !
Hélas ! Le problème des mini-crédits… c’est qu’ils ne sont « mini » que par comparaison au produit que vous achetez…
Ils représentent dans les quelques mois qui suivent une dépense conséquente. Elle correspond à l’équivalent d’une mensualité d’un prêt important (en général, de 100 à 400 €), du même ordre que les crédits auto ou immobiliers.
Enfin, les mini-crédits ont tendance à s’accumuler, ce qui rend la situation intenable. Surtout pour les personnes qui n’ont pas l’habitude de tenir une comptabilité précise de leur budget.
Sans compter les fièvres acheteuses qui peuvent sévir lors des périodes de soldes, ou parfois lors d’une petite phase de déprime…
À seulement 500 € du confort
Les Français sont d’un naturel économe, mais leur culture économique est souvent lacunaire. Et elle est influencée par des médias très orientés politiquement, d’un bord comme de l’autre de l’échiquier politique.
C’est ce qui explique la prédation des banques elles-mêmes, qui incitent les conseillers de clientèle à pousser leurs usagers à prendre des crédits à la consommation.
Un grand nombre de foyers ne réalise pas l’asservissement quotidien que cela représente, quand on ne travaille plus pour soi mais pour rembourser la banque.
Heureusement, la situation dans les pays francophones reste relativement encadrée, contrairement aux Etats-Unis, qui ont été frappés par un scandale de fraude de masse.
La Wells Fargo, la banque du Far West, s’est retrouvée à « braquer » ses clients en poussant ses conseillers de clientèle à ouvrir des comptes à leurs usagers sans avoir obtenu leur autorisation, afin de se livrer à des prélèvements sauvages.
Le scandale a éclaté en 2016. 85 000 comptes ouverts sans autorisation étaient concernés, ce qui représentait une extorsion de 2 millions de dollars.
Certains soldats déployés en Afghanistan sont revenus chez eux pour trouver leur maison saisie sans qu’ils n’en comprennent la raison.
Certes, nous n’en sommes pas encore là, mais le surendettement représente tout de même un fléau qui peut toucher n’importe qui, dès lors qu’il affronte une mauvaise passe.
Surtout dans un pays où, d’après l’organisme de crédit Cofidis lui-même, il manque en moyenne 507 € à chaque Français pour vivre confortablement…
Voilà pourquoi nous devons tous rester on ne peut plus vigilant, et aussi veiller sur nos proches. N’importe qui peut tomber dans la spirale du surendettement.
Je vous en prie, faites-moi part de vos expériences en commentaire. C’est un sujet dont, je suis persuadé, nous devrions parler plus souvent.
Au plaisir de vous lire !
Louis Volta