Chère lectrice, cher lecteur,
Il ne se passe pas un jour sans que je tombe sur une nouvelle qui me fait froid dans le dos…
Ainsi, le chocolat bio est plein à craquer d’un métal lourd fort cancérigène, que l’on appelle le cadmium. J’ai d’ailleurs traité ses effets nocifs dans une lettre précédente.
Comme cette mauvaise nouvelle-là concerne un produit que je consomme beaucoup, je peux vous dire qu’elle m’a secoué des jours durant !
D’ailleurs, vous, vous en êtes où avec le chocolat ? Quelle marque privilégiez-vous ? J’ai hâte de vous lire dans les commentaires…
Car de mon côté, je vis avec le chocolat une grande histoire d’amour, et ce depuis la petite enfance… Hélas, je ne suis pas prêt d’y mettre un terme !
Le chocolat, bon pour la santé ?
Généralement, j’essaie de me contenir et de ne pas dépenser des fortunes chez le chocolatier, j’ai donc mes petites marques préférées. Mais l’un dans l’autre, j’ai vraiment du mal à me passer de chocolat plus de quelques jours.
C’est mon médecin qui a commencé à me tancer !
« Vous savez, Louis, que le chocolat est très nocif pour la santé ? »
Et moi de lui répondre, les yeux ronds, un peu humides, comme un enfant pris en flagrant délit de vol de tablettes dans le « placard du haut » :
- Mais enfin, docteur ! Il paraît que c’est plein de magnésium ! Et de polyphénols anti-âge ! Et que faites-vous du phosphore, du fer, du zinc, et même de la vitamine K ?
- Ah, parce que je suis sûr que vous mangez des tablettes 100 % cacao…
Il m’avait coincé…
Enfin, quand j’ai regardé l’étude récemment parue dans un magazine, j’ai été soulagé. Le chocolat que je mange n’était pas bio. Pour une fois que ma négligence me sauvait…
Le « bio des hypermarchés », que vaut-il ?
Il se trouve que je ne mange pas systématiquement bio. J’en achète sur les marchés ou dans des petits supermarchés, mais « le bio des hypers », je ne lui fais pas confiance.
Comme je vous en ai régulièrement fait part dans cette lettre, je me fie surtout à la qualité gustative des aliments.
Pourquoi ? Parce qu’un aliment qui a bon goût est un aliment dans lequel il y a peu d’eau. Et donc potentiellement plus de nutriments rares et importants (vitamines, minéraux, acides aminés…)
Un aliment qui a du goût n’a donc pas été piqué à l’eau (comme le sont désormais presque tous les poulets, même chez les bouchers…).
Il n’a pas non plus été sélectionné génétiquement pour contenir le plus d’eau possible, comme c’est le cas de tant de variétés de légumes, afin d’accroître les rendements à l’hectare.
Mais, allez-vous me dire, comment cela se fait-il que le bio tombe dans ce travers. C’est très simple…
La montée en gamme de la production française est un échec
De fait, les lois régissant le bio ont été aménagées (en France et en Europe) de façon à ce que les gros producteurs puissent eux aussi faire du bio.
Le principe, c’était que la production française, régie par des normes plus rigoureuses, puisse monter en gamme, c’est-à-dire justifier une meilleure qualité par des prix plus élevés.
C’était l’objectif du gouvernement : être en accord avec les normes européennes, voire les dépasser (les « surtransposer »), tout en restant compétitif et en offrant des produits recherchés pour leur qualité.
Mais les Français n’ont pas suivi, parce que leur pouvoir d’achat n’a guère augmenté et que la qualité n’a pas été au rendez-vous. C’est la montée en gamme ratée du régime alimentaire français.
D’ailleurs, la grande distribution a reporté son manque à gagner sur les producteurs français, et la loi Egalim a échoué à rééquilibrer la situation, d’où le fort mécontentement des agriculteurs dont témoigne le rapport du Sénat de mars dernier.
Voilà pourquoi nous nous retrouvons quelques fois avec du bio d’assez mauvaise qualité, pour lequel il paraît injustifiable d’avoir à payer entre 15 et 50 % du prix en plus.
Le bio ? La moitié de la qualité
À ce titre, on a assez glosé sur le fait que le bio tolérait 0,9 % de produits OGM, à cause des cultures voisines qui pouvaient coloniser (en toute petite quantité) de grandes exploitations.
Ce quasi 1 % est devenu symbolique de l’industrialisation du bio. Ce n’est pourtant que le doigt qui indique la lune…
…alors que la lune émet une lumière aveuglante : celle d’un autre fait beaucoup plus grave.
Certes, le bio est une production garantie sans intrants chimiques. Mais quelle est la qualité des plantes cultivées ?
La question se pose avec une acuité redoublée, surtout à notre époque où les croisements génétiques se font avec une telle précision que la modification génétique en laboratoire qui effraie tant les consommateur (les OGM) a été pour ainsi dire abandonnée.
En un mot comme en cent : il est tout à fait possible de cultiver des fruits et des légumes de façon bio sans qu’ils aient la moindre qualité nutritive… et avec, pour les gros producteurs, la garantie d’un rendement à l’hectare important.
En fait, c’est du bio « de papier ».
De la même façon, comme nous le voyons avec le chocolat bio, il est aussi tout à fait possible de possible de cultiver du cacao sans le moindre intrant chimique, mais sur des sols qui eux sont naturellement très pollués en métaux lourds.
Ce qui est précisément le cas des sols sud-américains sur lesquels a été cultivé le cacao que nous retrouvons dans nos chocolats bio pleins de cadmium neurotoxique et cancérigène.
Alors oui, vous mangez bio. Mais pas sain pour autant… Et le caractère équitable du chocolat n’y change rien…
Heureusement, j’achète du « mauvais » chocolat
Dans le classement des chocolats dressé par le magazine Que Choisir, deux faits sautent aux yeux.
Le premier est que les chocolats qui contiennent le plus de cadmium sont les chocolats bio et équitables (dont les fèves ont été cultivées en Amérique du Sud).
Le second est qu’on retrouve des doses importantes de cadmium (d’autant plus importantes qu’elles sont absorbées par des enfants) dans les biscuits, les céréales et les chocolats en poudre.
D’ailleurs, nous noterons que Nestlé, pour le Chocapic, ne s’est pas fendu d’une réponse à Que Choisir, alors qu’une petite portion journalière de ces « céréales » représente 11 % des apports maximaux en cadmium pour un enfant.
C’est d’autant plus inquiétant quand on sait que tant d’enfants mangent énormément de céréales, parfois jusqu’après l’adolescence… avec des soucis de surpoids voire de diabète qui commencent de plus en plus tôt.
Les sucreries, une double horreur !
Finalement, on sous-estime beaucoup le mal que peuvent nous faire les sucreries.
Car ce que cette étude relève, c’est que le sucre n’est pas seulement addictif et dangereux pour la santé. Il permet aussi de vendre des produits d’une qualité très faible, sinon carrément toxique.
Pour ma part, le chocolat que j’achète le plus fréquemment (et dont le prix a scandaleusement augmenté de 50 % en 2 ans), c’est le Côte d’or, qui est celui du classement qui contient le moins de cadmium !
Mais j’entends la voix de mon médecin dans mon oreille : « Monsieur Volta, ce n’est pas une raison pour vous bâfrer ! »
S’il savait que la mode, cette année, est au chocolat « Dubaï » !…
Un enrobé de crème de pistache et de gaufrage aux cheveux d’ange – deux fois plus cher et deux fois plus gras que le chocolat « classique » !
Finalement, je ne suis peut-être pas si déraisonnable… Et vous, où en êtes-vous avec le chocolat ? Craignez-vous d’être intoxiqué au cadmium ?
Au plaisir de vous lire dans les commentaires,
Louis Volta