Chère lectrice, cher lecteur,
La viande est devenue un sujet de discorde entre Français, et pas seulement entre les partisans de l’écologie et les fous du barbecue.
Nous nous souvenons que peu après la dernière élection présidentielle, elle était même devenue un sujet éminemment politique.
En effet, l’écologiste Sandrine Rousseau nous disait que le barbecue était un « symbole de virilité »[1], sachant que pour elle il n’y a de virilité que « toxique ».
De l’autre côté, il y avait Fabien Roussel, du Parti communiste, qui estimait que la viande et les produits du terroir en général touchaient à la question sociale, et qu’il était normal que les classes populaires puissent y avoir accès.
« On mange de la viande en fonction du porte-monnaie » avait-il lancé[2].
Ce sont deux visions du monde qui s’affrontent ici, mais qu’en est-il pour votre santé ?
Nécessaire, mais à quel point ?
La viande est longtemps passée pour un aliment de luxe, et elle était le symbole d’une société prospère.
D’un point de vue énergétique, elle représente un avantage considérable. Elle est très riche
- en protéines animales ;
- en fer héminique, beaucoup mieux absorbé par l’organisme que le fer des légumes ;
- en zinc, lui aussi facilement absorbable ;
- en sélénium, que l’on trouve difficilement ailleurs dans de telles quantités ;
- en vitamine B12, que l’on ne trouve pas ailleurs.
Une énergie qu’il faut dépenser !
La viande présente aussi quelques inconvénients : elle est riche en graisses parfois malvenues, et elle peut, si on en consomme trop, favoriser les cancers colorectaux et le diabète de type 2.
En fait, ces études doivent être corrélées à un mauvais usage de la viande : les graisses et les protéines qu’elle apporte ont besoin d’être dépensées pour ne pas s’accumuler dans le corps.

Manger de la viande sans en dépenser l’apport calorique – et pire encore s’il s’agit de ses formes les moins saines comme les abats ou la charcuterie – peut en effet favoriser les pathologies.
N’oublions pas qu’il s’agit de prendre la vie d’un animal, et que cette vie ne doit pas être prise pour notre seul plaisir individuel : elle doit servir la vie active, la rendre possible.
D’ailleurs, la viande, on oublie trop souvent de le dire, constitue le principal apport de coenzyme Q10, qui est le combustible des centrales nucléaires de nos cellules, les mitochondries.
Mitochondries qu’on retrouve elles-mêmes en grand nombre dans les poumons et les organes du système cardiovasculaire.
De fait, presque tous les problèmes liés à notre système cardiovasculaire sont corrélés à un manque de CoQ10.
Donc d’un côté votre corps réclame de la viande, et de l’autre il faut vous dépenser pour qu’elle ne vous rende pas malade. On ne prend pas la vie d’une bête impunément !
La moitié des Français en mangeraient moins
Il se trouve qu’un sondage, produit par une association en faveur du climat, nous assure que plus de la moitié des Français (53 %) auraient réduit leur consommation de viande ces trois dernières années[3].
On ne s’étonne pas non plus que le magazine 20 Minutes reprenne presque mot pour mot le communiqué de presse de cette agence volontiers anti-viande, qui promeut les légumineuses pour remplacer la nourriture carnée.
Nous connaissons ces associations : il s’agit surtout d’habituer les Français à se serrer la ceinture sous des prétextes écologistes. Nous attendons encore que nos dirigeants donnent l’exemple…
Derrière ce lobby anti-viande, il y a bien sûr celui des viandes de synthèse, qui sont en fait constituées soit à base de soja – donc pleines d’œstrogènes visant à « calmer » une société qui souffrirait d’un excès de virilité – soit à base de cellules autorépliquées, donc cancéreuses.

Pourtant, on voit bien que selon ce même sondage, la baisse de consommation de viande ne serait pas motivée par des principes écologistes – lesquels ne concerneraient que 35 % des sondés.
Les autres raisons alléguées par les Français qui mangent moins de viande sont d’ordre économique à 52 %, sanitaires à 38 %, et liées au bien-être animal à 33 %.
Le vrai problème avec la viande
La réalité est qu’avant que la société de consommation ne se développe dans nos contrées, la viande était un mets sacré qui donnait lieu à des rituels d’abattage et de consommation précis.
Ces rituels persistent encore aujourd’hui, même s’ils sont tenus pour barbares, dans la mesure où ils ne prennent pas en compte la souffrance animale extrême qu’ils impliquent.
Cependant, l’avantage de ces rituels, que l’on retrouvait aussi en Occident chez les Grecs et les Romains de l’Antiquité, c’est qu’ils rappelaient la valeur de la vie animale. Ce meurtre devait agréer aux puissances spirituelles qui protégeaient le peuple, et lui donner la force de travailler et de se défendre.
Puis la société de consommation a fait passer la viande du statut d’aliment de luxe à celui de produit de consommation courante d’une société riche, puis à un produit presque banal.
Or, à mesure que le produit se banalisait, nos sociétés, en se désindustrialisant, devenaient de moins en moins riches sans être moins populeuses.
Résultat : la viande, pour conserver son statut de conquête symbolique et rester toujours aussi accessible, est devenue d’une qualité de plus en faible…
Le fléau de la viande piquée à l’eau
Là où le phénomène est le plus flagrant, c’est en Amérique, continent réputé il y a encore 50 ans pour ses viandes, et qui désormais en importe de Nouvelle-Zélande ou du Japon pour avoir accès à de la viande de meilleure qualité…
Mais la chose se voit aussi en Europe : pour ne pas faire scandale avec des prix trop élevés, on a également fait baisser la qualité, et l’on invite les amateurs de bonne viande à se tourner vers des races parfois deux fois plus chères.
C’est la raison de l’engouement autour des races de prestige, comme l’Angus ou le Charolais par exemple.

Parce qu’autrement, il n’est pas rare de voir de la viande piquée, même chez le boucher : c’est-à-dire qu’elle a tellement été remplie d’eau à la seringue qu’elle ne grille plus dans la poêle – elle bout !
Et le goût n’est franchement pas au rendez-vous, même si le brûlé un peu sucré que forme la réaction de Maillard n’est pas bon pour la santé…
Toutefois, la solution préconisée par les lobbies anti-viande n’est guère satisfaisante : dans notre monde n’existe que ce qui sert à l’humanité. Si demain nous abolissions les viandes, il n’y aurait plus de vaches que dans les réserves naturelles…
Le lobby anti-viande nous prépare un monde où l’on mange des insectes, où les animaux de compagnie sont interdits et où les animaux d’élevage sont en voie d’extinction.
Est-ce vraiment plus enviable qu’un monde où l’on élève les dindes et les poulets dans des espaces si réduits qu’ils se mangent entre eux… mais où chacun peut en manger au moins une fois par semaine ?
Telle viande, tel humain
Auparavant, seules les classes les plus aisées avaient régulièrement accès à la viande. En Asie de l’Est et du Sud, c’était même interdit au petit peuple, hormis en de très rares occasions.
Mais en Europe, il était tenu pour normal qu’un peuple libre ait régulièrement accès à la protéine carnée. La promesse de Henri IV que chaque ménage français puisse manger une poule au pot le dimanche n’était pas un mince programme.
Aujourd’hui se pose la question : quelle « poule au pot » ? Il est important de manger de la viande de qualité, parce que la viande est aussi le reflet de notre condition. Lorsque nous mangeons de la viande artificielle, nous sommes aussi des êtres artificiels.
Dis-moi quelle viande tu manges, je te dirais qui tu es !
Donc, il faut bien le reconnaître, les lobbies anti-viande n’ont pas tort de nous pousser à manger moins mais mieux, plutôt que de nous bâfrer avec des produits dont nous subirons à terme la mauvaise qualité.
Mais comment faire ? Il est vrai que si l’on vit à la campagne, cela facilite les choses. Et on n’a pas besoin pour autant de se lever à 5 heures du matin pour traire les vaches et leur donner à manger.
Le fait est qu’en termes de nutrition, la vie à la campagne est celle qui offre la meilleure situation – si on laisse de côté le problème des épandages bien sûr.
On peut élever ses propres poules, et les voisins éleveurs peuvent vous vendre des morceaux des bêtes qu’ils consomment eux-mêmes, les plus saines, celles que l’on appelle les « broutards ».

Mais si vous n’êtes pas encore prêts à partir à la campagne, c’est vers le boucher qu’il faut vous tourner, et plus spécialement vers les races les plus goûtues, malgré leurs prix très élevés – Charolaise, Angus, Normande…
Aujourd’hui, un boucher qui ne pique pas ses viandes à l’eau est un boucher rare. Il mérite que vous y retourniez. Il existe aussi de la viande bio vendue dans certains supermarchés un peu plus haut de gamme, qui peut valoir la peine malgré son prix élevé.
Même avec des viandes de qualité moyenne, le barbecue est devenu un luxe ! Alors même s’il ne faut pas en abuser, n’oubliez pas de profiter de la vie, et surtout de transmettre ce goût aux enfants !
Portez-vous bien,
Louis Volta
Intéressant votre lettre sur la viande, en ce qui nous concerne nous avons réduit la viande depuis environ 2 ans, la cause : le covid et les injections qui sont à présent faites sur tous les animaux malheureusement.
Donc le choix pour nous a été vite fait, on s’autorise une fois par semaine d’une tranche de bon jambon. Plus confiance dans la viande que l’on nous vend, et le boucher peut nous dire tout et son contraire.
Bonjour, je vous lis depuis peu et je trouve vos textes intéressants. En ce qui concerne la viande, je ne sais pas quoi dire. J’ai arrêté d’en manger il y a quelques années car les vidéos de l’association l214 m’ont profondément bouleversée ! J’en remange depuis quelques années mais il ne faut pas trop que je réfléchisse. C’était mon corps qui en avait besoin je pense. J’aimerais m’en passer mais je ne veux absolument pas manger d’insectes. Je n’ai pas de réponse sérieuse à ce sujet. Quand on creuse un peu, on trouve tout et son contraire. Peut on vivre avec des légumineuses etc … ? Je ne sais pas.🙂
Mes parents tenaient une boucherie, je suis devenu ovo-lacto-végétarien depuis près de 30 ans !
On peut vivre très bien sans consommer de viande ou de poisson.
Personnellement je l’aime !
J’essaie d’acheter celle qui provient d’élevages aussi proches de la nature que possible, par exemple « le bœuf d’herbe », qui envoie par camion réfrigéré dans toute la France. Franchement le goût n’a rien à voir avec la viande standard, et vu la qualité, le prix reste raisonnable je trouve…
Je ne mangé jamais de viande