Chère lectrice, cher lecteur,
En cette période de tumulte budgétaire, la taxe foncière va augmenter en 2026 pour 7,4 millions de logements. Cela va représenter une hausse significative pour tous les bâtiments qui ont reçu depuis cinquante ans des aménagements d’habitation tels que l’eau courante et l’électricité.
La hausse moyenne, d’après Le Parisien, et confirmée par RTL, sera de 63 €, ce qui ne veut rien dire en soi, tant cette taxe est universelle[1] et tant les petites habitations sont légion. En réalité vous paierez beaucoup, beaucoup plus que cela.
Mais vous pourrez toujours vous faire exempter si vous n’avez ni l’électricité ni l’eau dans l’habitation en question…
Ce qui contribuera à vous faire hurler, si vous lisez le pénible et indigent article de RTL sur le sujet, ce sont les conclusions propagandaires que l’on y ajoute, comme s’il fallait trouver une raison morale à cette ponction suprêmement inique :
« L’idée est de payer un impôt juste, avant de créer de nouvelles taxes. »
Il y a des jours, à lire la propagande subventionnée, où c’en est presque insupportable, et où vous vous sentez bouillir intérieurement à tel point que vous ne savez plus quoi faire de votre colère.
Hélas, ce n’est pas fini…
Ne soyez personne, c’est mieux pour vous
Emmanuel Lechypre, ce chroniqueur à l’élégance légendaire qui menaçait les récalcitrants aux injections expérimentales anti-Covid d’aller les faire chercher par la police et les inoculer de force — cet énergumène est toujours chroniqueur, et sur BFMTV, de surcroît.
Jamais en rade d’une chronique déplacée, il n’hésite pas à explorer les abysses de l’ignominie, les tréfonds de la laideur humaine. Une telle générosité dans l’effort serait tout à sa gloire, s’il ne battait pas des records de cynisme chaque fois qu’il ouvre la bouche.
Donc M. Lechypre se fend d’une critique acharnée de la propriété foncière[2].
D’après lui, il vaut mieux mettre votre argent ailleurs, faire d’autres investissements. L’immobilier n’a pas d’avenir : à cause de la baisse de la natalité, la valeur de votre bien ne peut que baisser elle aussi, et qui sait où vous serez dans quelques années ?
Voilà en somme le discours qu’il nous tient, tout à fait raccord avec la pensée macroniste, qui a promulgué un impôt sur la fortune immobilière (dite « improductive ») pour laisser tranquille la fortune financière.
Du point de vue de la moralité, il n’y a pourtant guère de différence entre les deux. L’immobilier comme l’investissement boursier sont devenus largement spéculatifs et ni l’un ni l’autre n’accroissent directement la prospérité du pays.
Mais ce discours dit aussi quelque chose de la politique d’un gouvernement qui ne se maintient que par ses concessions démagogiques : « Il y a aura des encadrements des loyers et des taxations telles que nous finirons par rendre l’immobilier non rentable. » Voilà ce que cela signifie.
Grossier, mais pas si menteur que ça
Donc M. Lechypre, même quand il ment en prétendant que l’investissement immobilier est une erreur, dit la vérité du gouvernement, qui risque de devenir la vôtre à plus ou moins brève échéance.
Cela ne résoudra pas la situation du bon peuple, qui a besoin d’un marché de l’immobilier dans lequel les promoteurs et les propriétaires doivent être incités à donner le meilleur d’eux-mêmes pour favoriser une offre conséquente, bon marché et de qualité.
Au contraire, avec ces mesures démagogiques, on rend ce marché non-rentable et on ne fait qu’aggraver la crise de l’immobilier en réduisant les efforts et les investissements des acteurs privés.
Mais le discours de M. Lechypre est, comme vous le devinez, encore plus pervers (si c’est même envisageable…) puisqu’il consiste à décourager les épargnants de se consacrer à l’achat d’un bien immobilier pour investir dans autre chose.
Il s’agit donc de réduire encore l’offre immobilière, d’une part, mais aussi de dissuader les jeunes ménages de faire un achat qui ne peut se concevoir désormais que tôt dans la vie. Un achat de la seule catégorie de bien qui dure avec le temps et que vous pouvez habiter…
Du moins… avant la prochaine taxe foncière, qui contribuera à mettre à la rue tant de malheureux qui connaissent déjà une gêne insurmontable.
Une société à deux vitesses, toujours
Les générations nées après 1980 enragent toutes de ne pas pouvoir accéder à la propriété, de ne pas pouvoir hériter de leurs parents, de voir qu’elles gagnent peu en comparaison des autres pays « développés ». Et là-dessus, tout ce que l’État leur laisse après imposition, c’est de l’argent de poche !
Mais qu’on commence aussi à grignoter le seul bien au monde que possèdent les personnes âgées les plus nécessiteuses, cela montre que l’administration adopte désormais une politique de la terre brûlée.
Le bien immobilier est une valeur symbolique — la valeur que l’on donne à sa vie, au fait d’avoir une descendance, de lui donner des souvenirs, de s’attacher à une commune, à une région. Le désir d’embellir et de mettre en valeur ce qui nous environne.
Dès lors que vous remettez cela en question, vous sapez les bases du contrat social, vous mettez en place une société divisée entre « nobles » qui possèdent le foncier à grande échelle et « serfs » qui sont exploités à force de devoir louer leur outil de travail lui-même.
Cette nouvelle féodalisation de la société, tout à fait liée à la nouvelle distribution spatiale de l’espace (assez relevée par le géographe Christophe Guilluy), avait été en 2020 exposée par un autre géographe, Joel Kotkin[3].
La terre est le seul bien que possèdent les petites gens, et le premier auxquels ils aspirent. Raison pour laquelle il est grand temps de mettre un terme aux lois qui nuisent au marché de l’immobilier, et, plus encore, à l’impôt sur les successions qui se retrouve dans les mains des hauts fonctionnaires et qui, comme le reste des impôts, fait l’objet d’un mésusage scandaleux.
Contre la hausse honteuse de la taxe foncière, j’ai écrit une pétition que vous pouvez signer en cliquant ICI.
N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Au plaisir de vous lire,
Louis Volta