Chère lectrice, cher lecteur,
Je voyageais avec mon père il y a quelques jours, et je remarquais qu’il avait acheté des « pods », entendez par-là des écouteurs sans fil.
Je lui fis immédiatement part de mon inquiétude, car j’avais entendu dire que c’était dangereux. Mais il me répondit flegmatiquement :
« Louis, à mon âge, ça ne va pas changer grand-chose… »
Je me gardais bien de lui dire que plus on avance en âge, plus les risques de cancer sont élevés… mais je m’interrogeai tout de même : « Est-ce que ma réticence devant cette technologie était encore rationnelle ? »
Il faut croire que je ne suis pas le seul à être réticent à adhérer au premier gadget venu, car malgré le prix désormais très bas des écouteurs sans fil, les écouteurs filaires se vendent encore comme des petits pains.
D’ailleurs, quand vous vous les faites remplacer à cause d’un défaut interne, l’employé du service après-vente vous en donne un dans les 30 secondes : c’est devenu pour lui un réflexe !
Mais examinons si vous le voulez bien cette histoire de pods, parce qu’elle est très révélatrice de notre époque.
La « Tech », déesse des jeunes
Quand je parle avec mon neveu, qui est un ingénieur fraîchement émoulu de l’école, il n’a qu’un seul mot en bouche : la « tech ».
La tech est un dieu, ou plutôt une déesse. Elle tient de seule compagnie féminine à beaucoup d’étudiants solitaires en informatique, elle est leur promesse de monts et merveilles, d’argent, de réussite sociale et sentimentale…
Bref, vous l’aurez compris, la technologie, qui n’est au fond que l’innovation technique standardisée sous forme de mode, est le dernier fantasme de notre monde – la seule espérance pour la jeunesse, et spécialement celle qui est la moins douée pour les relations sociales.
Nous qui sommes moins jeunes, nous n’échappons pas complètement à cette fascination, mais il s’y mêle une forme de répulsion.
Nous comprenons que si les merveilles techniques peuvent nous permettre de vivre plus longtemps et de faire plus de choses de notre temps libre, elles rendent aussi la société moins empathique, moins intéressante – moins riche humainement parlant.
D’ailleurs, jadis, quand vous arriviez dans un café, tout le monde avait un avis sur tout, et parfois même, cela vous faisait réfléchir. Désormais, plus personne n’a plus un avis sur rien, sauf à répéter ce qui se dit à la télévision subventionnée…
C’est précisément dans ce dilemme entre excitation et rejet de la technologie que je me trouvais pour les écouteurs sans fil. Je sais qu’ils émettent plus de rayonnement électromagnétique que leurs équivalents filaires, et c’est d’autant plus facile pour moi d’y renoncer que je les trouve hideux !
(même avec le design soigné de la marque fondée par Steve Jobs…)
Mais réellement, qu’en est-il de ces fameux pods ?
Oh surprise, l’État défend la machine !
Je ne cesserais de souligner, mois après mois, combien l’État français et la presse subventionnée défendent ardemment l’industrie de la télécommunication et toutes les entreprises du secteur.
Vous me direz : c’est bien normal que l’État défende l’industrie… l’industrie française, oui, je le comprends. Pour les industries étrangères, je ne vois pas bien ce que le contribuable y gagne…
En fait, si, je sais très bien ce que l’État y gagne : de pouvoir continuer à vous taxer de toutes les façons possibles – il le ferait sur votre afflux sanguin et sur l’air que vous respirez s’il le pouvait – sans que vous ne leviez le petit doigt.
« Oh, chérie, ce n’est qu’une taxe de plus, et je viens de recevoir une nouvelle notification pour une vidéo rigolote ! »
Les produits afférents à l’industrie de la télécommunication sont également protégés par l’État, et à ce titre, les médias subventionnés ont eu récemment l’occasion de se fâcher tout rouge.
Pensez donc ! Certains internautes ont eu l’outrecuidance de relever que les écouteurs sans fil émettaient de facto des fréquences électromagnétiques tout à fait superfétatoires et potentiellement nocives pour le cerveau – lequel est situé quand même relativement près de vos oreilles…
C’est pourtant factuel, non ? Mais l’État contemporain a compris que sa persistance passait par une lobotomie numérique perpétuelle des populations – relevée dernièrement dans l’ouvrage Hypnocratie par exemple. Il a donc besoin de conserver à tout prix le mythe de la technologie miraculeuse et salvatrice.
A croire qu’il n’y a pas que pour les jeunes ingénieurs que la « Tech » a acquis un statut quasi-divin…
L’État s’est donc fendu d’une petite étude pour rassurer la population, qui n’en attendait pas autant de sa part.
Le risque zéro ? Je l’ai perdu de vue…
Plus je lis les études du gouvernement sur les questions de consommation, plus je me rends compte combien nous sommes dans la post-science. Peu importe la réalité des chiffres, seule importe la consommation.
L’étude du gouvernement sur les kits sans fil est hélas parfaitement symptomatique de ce problème[1].
En effet, il est question de mettre sur le même plan les écouteurs sans fil et les kits mains libres filaires qui, jusqu’à récemment, restaient obligatoires à fournir pour les constructeurs…
Le résultat de l’étude est bien étrange : on y apprend que les écouteurs sans fil (vraisemblablement parmi les moins nocifs dans leur catégorie) émettent « 10 fois moins » d’ondes électromagnétiques que ce serait le cas si on se collait l’appareil contre l’oreille…
Or nous savons que le téléphone portable est cancérigène, et plus particulièrement lorsqu’il est collé à l’oreille ! La réponse que nous aurions attendu était celle-là : « les écouteurs sans fil présentent 0 % de risque de cancérogénicité ».
Naturellement, cette réponse nous ne l’aurons pas, parce que les données de DAS (débit d’absorption spécifique), qui établissent si un appareil est dangereux ou non selon les émissions électromagnétiques, sont systématiquement truquées.
Comme je vous l’ai mentionné dans une lettre précédente, le gouvernement publie chaque fois les données du constructeur, et quand il se livre lui-même à des tests, il ne veut pas divulguer les résultats… ou alors suffisamment tard pour n’avoir pas discrédité les appareils en question.
Pourtant, dernièrement, la dangerosité des téléphones a atteint un tel degré qu’elle a conduit l’État à prendre des mesures drastiques, comme le RETRAIT d’un téléphone cellulaire de la vente, en France même !
(Rassurez-vous, c’était une toute petite marque chinoise, Apple et Samsung se portent comme des charmes)
Le DOOGEE X98 est le 60ème appareil à avoir été retiré de la vente ![2] Il a été calculé que son émission est 3 fois supérieure au niveau autorisé par l’UE, qui n’est pourtant pas bien sévère avec l’industrie en général…
Si l’État s’est senti obligé de retirer un téléphone de la vente, c’est qu’il devait poser de si gros problèmes de santé qu’on ne pouvait plus les balayer sous le tapis.
Mais qu’en est-il des autres appareils ? Si ceux retirés de la vente sont très dangereux, cela ne signifie pas que les autres sont totalement sûrs – au contraire, même.
Faut-il être un vieux ronchon ?
Paradoxalement, les retraités n’ont pas beaucoup plus à craindre de la technologie que les jeunes, puisque ces derniers vont être exposés à des ondes reconnues comme pathogènes pendant l’essentiel de leur existence !
Pour ma part, je pense que la technologie évolue à une telle vitesse que son usage implique un certain recul. Et cela tombe bien, contrairement à ce que l’on veut vous faire croire, vous avez tout le temps du monde devant vous.
C’est le principe même de la technologie (cette technique devenue une mode qui va à toute vitesse) de vous imprimer dans le cerveau la crainte de rater quelque chose, ce que les anglo-saxons appellent le Fomo (fear of missing out).
L’important, c’est votre santé, rien d’autre. Si la technique fait des progrès qui sont bénéfiques à votre porte-monnaie ou à votre état physique, il n’y a pas de raison de vous en priver.
Quant aux risques que cette technologie fait peser sur vous, il est encore possible de le réduire au minimum, même si ça devient parfois une épreuve de force – dans le cas de la 5G par exemple.
Il n’est pas exclu qu’un jour les peuples se réveillent et prennent conscience que jouer avec les ondes autant que nous le faisons, c’est jouer avec notre espérance de vie. L’humanité n’apprend que de ses erreurs, mais elle apprend quand même, sinon nous ne serions pas là à nous poser des questions aussi « techniques ».
En attendant, je ne saurais trop vous recommander de vous doter d’un casque filaire – il en existe d’excellentes marques, comme Sennheiser, Bose ou Marshall – ou, au pire, d’écouteurs filaires. Ceux de chez Apple sont d’une qualité appréciable qui ne vaut pas celle d’un casque, mais qui s’en approche de près.
Et puis, après tout, ça ne vaudra jamais une bonne chaîne hi-fi… la musique, qui est un art, mérite qu’elle vous soit restituée à la perfection.

Dites-moi où vous en êtes avec vos écouteurs, j’ai hâte d’avoir votre avis !
Au plaisir de vous lire,
Louis Volta