Le vapotage, une mythomanie industrielle ?

Chère lectrice, cher lecteur,

Vapoter, est-ce vraiment meilleur pour votre santé ?

En tout cas, l’année dernière encore, ce n’était pas considéré comme suffisamment bienfaisant pour pouvoir échapper à une hausse des taxes… au point qu’on en viendrait à douter de l’éternelle bienveillance de nos dirigeants.

Le gouvernement français aux abois était prêt – rendez-vous compte de l’hérésie ! – à horriblement imposer les produits de vapotage entre 0,05 € et 0,15 € par millilitre…

C’est là qu’intervint l’héroïque FIVAPE (le lobby de l’industrie du vapotage), qui s’est insurgée de toutes ses forces. Pour un peu, Paris se serait hérissée de barricades. Les trois glorieuses, le printemps des peuples – Delacroix avec sa liberté sein nu guidant le peuple – tout cela eût été bien terne, bien gris, devant l’ardente révolution qui se préparait.

Imaginez un peu qu’avec la sanctissime cause du vapotage, c’est toute la salubrité publique – et à lire le communiqué de la FIVAPE, c’est même le destin de la nation, sinon de toutes les nations – qui se trouvait sur le point de chavirer.

Mais pardonnez, si vous le voulez bien, mon ironie un peu excessive. Je vois déjà poindre Greta Thunberg prête à me lancer un terrifiant : « Comment osez-vous ? »

Pourtant, j’ose l’affirmer : la « vape » est une mythomanie industrielle.

« L’outil n°1 de la sortie du tabagisme en France »

C’est ce dont nous assure le lobby du vapotage, la FIVAPE, dans un communiqué particulièrement alarmant, et surtout alarmé[1].

Communiqué qui devient carrément comique, lorsqu’il tonitrue de la sorte :

« La vape a fait perdre des millions de clients à l’industrie du tabac, dont l’influence grandissante contre son meilleur ennemi est plus que jamais alarmante. »

Sérieusement ?

L’industrie du vapotage est une industrie, que possèdent les industriels du tabac. Et c’est surtout une industrie de l’addiction.

Le meilleur livre qui ait été écrit pour arrêter de fumer est celui d’Allen Carr. Pour ma part, il m’a énormément aidé, et je pense, si vous fumez, qu’il vous aidera beaucoup.

À un moment donné, l’auteur interroge le lecteur et lui demande : qu’est-ce que ça vous apporte réellement de fumer ? Et la réalité tient en un seul mot : RIEN.

Faire de l’argent sur du rien, et surtout prétendre le contraire, ne me paraît pas être le parangon de l’honnêteté.

Industrie vapoteuse, industrie fumeuse

La consommation de la cigarette s’appuie sur un mensonge, celui du plaisir. Autant il peut y avoir un plaisir réel (et addictif, donc dangereux) à consommer des produits psychotropes, autant il n’y en a pas avec la cigarette.

Le seul plaisir que procure la cigarette, c’est de combler le manque. Mais ce manque est symbolique de notre existence – il stimule nos nerfs. C’est une espèce de stress et de « déstress » contrôlé. De cette façon, il devient un outil social.

Et c’est cet outil social, ce sentiment de partager un moment de détente ensemble, dont il est le plus difficile de se défaire. Mais c’est aussi une distraction, une constance que l’on se donne. La cigarette rythme notre existence.

En ce sens, le vapotage fait exactement pareil. Il inclut presque toujours des substances nicotiniques, c’est donc une addiction. En fait, c’est une cigarette électronique, comme on le dit ordinairement.

Les vapotes sans nicotine, comme les cigarettes sans tabac ou les gommes à la nicotine, sont des gadgets qu’on achète deux ou trois fois dans sa vie et qui ne servent généralement à rien.

Alors on va vous faire croire que la vapote est un produit plus sain et qu’il permet d’arrêter de fumer.

Aucune étude statistique ne prouve que la cigarette électronique permet d’arrêter de fumer, pas plus qu’il n’y a d’étude prouvant que le cannabis permettrait d’arrêter des drogues plus dures.

Ce sont des dires de « tabacologues » qui ne s’appuient sur aucune réalité statistique[2] (ou alors envoyez-les moi !).

Simplement, la vape permet de fumer dans des espaces clos, ce que ne permet plus la cigarette qui, d’outil social, est devenu par bien des égards une contrainte asociale.

On vous dit aussi que c’est plus sain que la cigarette. C’est à relativiser. La vapote contient du polonium (radioactif), des métaux lourds, des toxiques et du formaldéhyde, un produit cancérigène[3] et un perturbateur endocrinien qui, dans ce cas, pénètre très profondément dans les poumons[4].

En fait, nous n’avons aucun recul sur la cancérogénité de la cigarette électronique. On n’y trouve certes pas les toxiques habituels de la cigarette, mais il y en a d’autres, et ils promettent d’être ravageurs.

Le vapotage, une sous-tabagie

Je me souviens, au collège, le jour où l’on me fit le mauvais vaccin contre l’hépatite B, j’étais alors fasciné par une affichette où l’on montrait le fumeur enchaîné.

Cette image m’a marqué jusqu’à aujourd’hui. Et elle est bien, à mes yeux, symptomatique d’un fonctionnement du monde moderne. Certes, les chaînes d’antan ont été brisées, mais il y a bien des manières de se soumettre tout seul.

Si vous vous êtes débarrassé de la cigarette, vous le savez : l’addiction à la nicotine se perpétue des années durant. Il n’est pas rare, une décennie après, que vous rêviez de fumer.  

Mais comme, sanitairement parlant, cette industrie mortelle et polluante devenait intolérable, on a créé une niche plus aseptisée, plus socialement acceptable et en principe moins dangereuse : le vapotage.

Sauf que la « vape » est un secteur de l’industrie du tabac, car c’est une industrie de la nicotine et de l’addiction.

Au même titre que celle du cigare dont tout le monde avale la fumée, même lorsqu’on prétend ne pas le faire…

D’ailleurs, la taxe initialement prévue n’a pas été appliquée[5] — quelle surprise !

Autant on peut être sûr que le tabac, la drogue véritable, continue à rapporter malgré les augmentations des taxes, autant le sous-produit qu’est le vapotage représente un marché plus fragile. Et il s’agit pour l’État, comme ailleurs, que l’impôt ne dissuade pas trop la consommation, il y perdrait à force.

Pour arrêter de fumer vite et bien

Quand vous arrêtez de fumer, vous vous retrouvez avec une gêne insupportable, dans la tête, dans le ventre, et parfois même dans les poumons.

Votre corps réclame cette consistance qui lui manque, qui lui est devenue si essentielle. En fait, il ne s’agit que de nicotine – un poison – et la dépendance est surtout cérébrale. Raison pour laquelle certains ne la sentent même pas.

Mais arrêter de fumer vous met face à un problème : que vais-je faire de mon addiction ? Les premiers jours sont très difficiles, le moral s’effondre et l’énergie aussi. Vous êtes prêt à compenser par n’importe quoi.

Le seul produit qui m’ait aidé, ce fut la CBD.

La CBD, c’est du cannabis sans l’effet narcotique. En fait, c’est un somnifère naturel qui vous apaise.

Le seul avantage de la CBD est que cela se fume, vous permettant ainsi de compenser le geste pendant quelques temps. Certes pas au travail, mais au moins avant d’aller dormir. Vous pouvez vous dire : ce soir, je vais fumer.

La CBD est frustrante en elle-même, parce qu’elle représente un arrêt net de la nicotine. Mais comme elle vous aide à être légèrement détendu et à trouver le sommeil, elle permet de faire passer plus vite les trois premières semaines.

C’est vraiment le moment le plus difficile lorsqu’on arrête de fumer.

Ce n’est qu’une histoire de quelques jours

Il est également important de faire du sport. La prise de muscles induit une plus grande consommation énergétique. Et celle-ci est stratégique, car lorsqu’on arrête de fumer, on mange plus, même sans s’en rendre compte, pour compenser le « vide » que laisse l’absence de fumée.

Il est aussi important de vous fixer des projets qui vous tiennent à cœur, de façon à passer le temps de manière constructive plutôt que de compenser de façon négative (avec une autre addiction par exemple).

Au bout d’un moment, vous allez vous dire que vous passez de meilleures soirées (et plus longues surtout) sans CBD. C’est bon signe : ça veut dire que vous commencez à retrouver la joie de vivre sans nicotine.

Car lorsque vous êtes fumeur, la nicotine conditionne tous les aspects de votre vie : elle vous donne un petit plaisir lorsque ça va mal, et elle prétend augmenter votre joie dans les moments de fête.

Une fois que vous avez cassé avec ça, le mal n’est pas parti, mais la difficulté des premières semaines est telle que ça vous dissuade de recommencer. Il suffit juste de ne pas recommencer.

Et si vraiment vous éprouvez des tentations considérables, cherchez à penser à autre chose pendant quelques minutes. Si vous n’y arrivez vraiment pas, vous pouvez recourir au kudzu, qui vous fait passer les envies les plus insupportables. Le mieux est de vous le procurer en spray, mais on ne trouve ce produit qu’en Suisse, malheureusement.

Courage, beaucoup de gens arrivent à arrêter. Cela demande un peu de préparation psychologique, mais si tant de gens y parviennent, vous aussi vous pouvez.

Portez-vous bien,

Louis Volta

Sources [1] https://fivape.org/assemblee-nationale-taxe-sur-la-vape-adoptee-augmentation-des-prix-du-tabac-rejetee/ – « Assemblée nationale : taxe sur la vape adoptée, augmentation du prix du tabac rejetée », site de la FIVAPE, 9 novembre 2024

[2] https://addictions-france.org/datafolder/uploads/2022/01/FICHE-REPERES-Le-vapotage.pdf – Association Addictions France, « Le vapotage : quelle place dans la réduction des risques et des dommages liés à l’usage du tabac ? », décembre 2021

[3] https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/formaldehyde/ – « Formaldéhyde », site du Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard

[4] https://www.doctissimo.fr/sante/formaldhehyde-polonium-metaux-toxiques-quels-sont-les-dangers-lies-a-la-vapoteuse-notre-expert-repond/8c5bae_ar.html – Sihem Boultif, « Formaldéhyde, polonium, métaux toxiques… Quels sont les dangers liés à la vapoteuse ? Notre expert répond », in. Doctissimo, 8 septembre 2023

[5] https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/formaldehyde/ – « Formaldéhyde », site du Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard

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