Bonjour chère lectrice, cher lecteur,
J’ai peut-être mangé, un jour, du cheval qui était vendu comme du bœuf…
Ou des tomates présentées comme bio… mais traitées aux pesticides.
Ou bu du faux champagne.
Tout cela sans le savoir. Et vous peut-être aussi, vous l’avez fait.
Nous serions tous victimes d’un phénomène généralisé, appelé “l’agromafia”, c’est à dire la fraude alimentaire organisée.
C’est la révélation que nous fait Ingrid Kragl, journaliste et directrice de l’information pour l’ONG Foodwatch1.
Elle a enquêté et ce qu’elle a découvert au cours de ses années d’enquête est glaçant.
Je me suis dit que je devais absolument vous en parler. C’est un sujet qui touche à votre santé, à votre vie. Et à celle de vos proches. On ne risque pas sa vie en achetant un faux sac Gucci ou une fausse montre Rolex…
…mais un aliment contrefait, lui, peut nous tuer !
Or cette fraude alimentaire est partout vous allez voir.
Du thon avarié injecté d’additifs pour avoir l’air frais
Le poisson, vous le savez, est un produit fragile car il s’oxyde rapidement.
Entre le lieu de pêche et l’usine qui va le transformer ou le magasin qui va le vendre, si on ne congèle pas il s’écoule plusieurs jours… si bien que souvent il n’arrive souvent plus frais, surtout s’il a été conservé dans de mauvaises conditions.
Certains industriels ont trouvé la solution pour nous le vendre quand même !
Ils aspergent ces poissons de produits chimiques dangereux pour leur refaire une beauté.
Et ils trafiquent derrière les certificats sanitaires.
C’est le cas du thon, par exemple. Un thon frais est normalement de couleur rouge-rosée mais quand il est mal conservé, il s’oxyde et devient alors brun.
La magouille est la suivante : avec une aiguille, on injecte dans le poisson des nitrites, des nitrates, du monoxyde de carbone, de l’acide citrique et ascorbique. Un cocktail d’additifs qui provoque une réaction de “nitrification” et transforme le poisson qui n’est plus très frais (de couleur marron foncé)… en un joli morceau appétissant comme celui-ci :
Non seulement ces ajouts favorisent la formation de nitrosamines, composés cancérogènes, mais le poisson pas frais que vous mangez provoque des intoxications alimentaires, du fait de bactéries comme l’Escherichia coli, le staphylocoque doré ou le Bacillus cereus.
L’intoxication la plus courante du poisson vient d’une toxine qui se développe naturellement en début de putréfaction : l’histamine, qui produit une réaction allergique violente.
Et sachez que malheureusement… cette molécule peut être présente dans le thon en conserve.
Moins dangereux pour la santé, mais tout aussi frauduleux : l’ajout d’eau dans les poissons ou fruits de mer pour les faire gonfler. Cette technique peut leur ajouter 10 à 30% de poids ! Pratique pour augmenter les profits sur le prix au kilo… C’est particulièrement fréquent pour les noix de St Jacques.
Le “chevache” – ou le sinistre trafic autour de la viande de cheval
Vous vous rappelez du scandale des lasagnes à la viande de cheval en 2013 ?
Eh bien… l’affaire est loin d’être réglée.
Dans nos supermarchés, on fait souvent encore passer du cheval pour du bœuf, révèle Ingrid Kragl.
En juillet 2020, pas moins de 17 tonnes de viande chevaline ont été saisies dans des abattoirs européens2.
Le problème, ce n’est pas seulement de manger de la viande de cheval. C’est que cette viande de cheval est, la plupart du temps, impropre à la consommation.
Elle provient de chevaux de course en fin de vie, lourdement traités aux anti-inflammatoires et antibiotiques, malades… dont les passeports sont falsifiés pour pouvoir s’introduire dans l’industrie alimentaire.
De faux pesticides, encore plus dangereux que les vrais !
Autre fraude courante : celle sur les produits phytosanitaires pour végétaux et les antibiotiques pour animaux.
De nombreuses substances entrent illégalement en Europe et en France, alors qu’elles y sont interdites.
C’est le cas notamment du chlorpyrifos.
Ce pesticide illégal en Europe, qui nuit au développement du cerveau, a été détecté en juin 2020 dans du melon charentais jaune, et biologique. Il était cultivé en Espagne et vendu chez nous, notamment dans une grande chaîne de supermarchés qui a dû rappeler les produits3.
De nombreux fruits et légumes cultivés au sein de l’Union européenne sont ainsi traités avec des pesticides illégaux4. Déjà que les pesticides autorisés sont nocifs, vous imaginez s’ils sont contrefaits…
En 2020, l’opération Silver Axe, coordonnée par Europol5 dans 32 pays, a conduit à la saisie de 1400 tonnes de ces substances illicites6. Pour vous donner une idée, cette quantité suffirait à pulvériser 75% des terres agricoles en France…
On se fait avoir dans tous les rayons
Je pourrais aussi vous parler de l’huile d’olive sans olives.
Oui, vous m’avez bien lue.
Vendues comme 100% italiennes, il s’agit d’un mélange d’huiles étrangères faites d’huile végétale teintées.
Je pourrais aussi évoquer le rapport de l’OMS7 qui alerte sur le fait qu’un quart de l’alcool consommé dans le monde provient de canaux non officiels, c’est-à-dire produit illégalement : de l’alcool fabriqué à partir d’ingrédients bon marché, dont certains sont toxiques pour l’homme, comme le méthanol.
Mais je vais m’arrêter là.
Car je pense que vous en avez assez.
Que faire si on ne veut pas s’empoisonner ?
Tout cela a de quoi rendre paranoïaque et déprimé.
J’imagine que vous voudriez plutôt que je vous parle de solutions pour éviter cela.
Car la vraie question c’est : que faire, vous, moi, et nos enfants que nous ne voulons pas empoisonner ?
Bien sûr il y a des choses que vous faites déjà, j’imagine : cultiver vos propres légumes et fruits, recourir à des filières maraîchères courtes comme les AMAP, aller directement chez le fermier qui vend ses œufs, son fromage et son lait.
200 pages de recommandations sur des produits dont l’origine est fiable
J’ai créé un livre avec ma fidèle équipe du Bon Choix Santé, un guide d’achat qui s’appelle “25 produits d’exception pour votre santé”.
Pendant des mois, mon équipe d’experts a parcouru les rayons des supermarchés, des magasins bio et des pharmacies… à la recherche de ces produits, meilleurs pour votre santé.
Le résultat, c’est 200 pages de recommandations sur ces produits dont l’origine est fiable.
Pour chaque produit, vous avez une photo, le prix et l’adresse ou le site internet où vous pouvez vous le procurer facilement.
Vous pouvez cliquer ici si vous souhaitez commander un exemplaire.
Prenez soin de vous,
Elsa Candas
2) “Participation de la Belgique à l’opération internationale Opson IX visant à lutter contre la fraude alimentaire. L’AFSCA à la tête de la lutte contre la viande chevaline produite illégalement”, Communiqué de presse Afsca, 30 juillet 2020.
3) Kragl Ingrid, Manger du faux pour de vrai, page 271.
4) “Ad hoc study on the trade of illegal and counterfeit pesticides in the EU”, Commission européenne, Direction générale de la santé et des consommateurs, 2 mars 2015.
5) Savez-vous qu’Interpol et Europol, deux organisations spécialisées dans la grande criminalité et la fraude organisée, travaillent aussi sur la question de la fraude alimentaire ?(cf Opération Opson, p. 29 du livre op. cit.).
6) “A record number of 1 346 tonnes of illegal pesticides taken off market in 2020 global operation Silver Axe” (communiqué de presse), Europol, 3 juin 2020.
7) “Global status report on alcohol and health”, World Health Organization, 2014.
6 réponses
Bonjour, le lien pour commander le livre ne fonctionne pas.
Pourriez-vous s’il vous plaît envoyer un nouveau lien.
Merci
Bonjour , je souhaite commander un exemplaire de votre livre » 25 produits d’exception » mais il n’y a pas de lien, comment faire ?
J’attends votre réponse , merci ..
idem je souhaite commander ce livre mais pas de lien
Bonjour. Impossible de commander votre livre: 25 produits d’exception, car il n’y a pas de lien dans votre mail.
comment commander ce livre de 25 produits d’exceptions ?
Merci pour votre réponse
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